Délibérations  &
Bulletin communal

Kiffis dans la pratique

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Numéro S.O.S

Historique de notre village


Géographie


Kiffis est situé à 575 mètres d’altitude sur le flanc sud du Blochmont. Son finage s’étire sur près de 7 km de longueur entre au sud la Lucelle qui emprunte le fond d’un synclinal et, au nord, les crêtes du Glaserberg (800 m) Blauenberg; sommet d’un anticlinal.

La présence de couches calcaires diaciasées explique l’existence de grottes dans cette région. La grotte du Saalhof, située à 200 mètres au sud des fermes du même nom, longue de 32 mètres, est le résultat du travail d’un cours d’eau souterrain. Les gouffres du Fluhberg dont la profondeur varie entre 2 et 30 mètres, occupent l’emplacement de diaclases verticales.


Archéologie


Une station de plein air probablement épipaléolithique a livré quelques outils en silex. Dans le même secteur a été trouvée une hache polie sur galet en roche verte.

Le camp du Glaserberg (Blochmont) se situe sur un plateau calcaire couvert d’une abondante végétation. D’après QUIQUEREZ il s’agirait d’un camp romain mais il ne fournit aucun élément matériel de datation.

Karl GUTMANN l’a fouillé en 1909. Il l’attribue à l’époque du Hallstatt (1er Age du Fer). Il le décrit ainsi: un fossé de trois mètres de large entoure le sommet. De chaque côté du fossé se dresse une levée de terre ou de pierres. A l’intérieur du camp, GUTMANN distingua un palier supérieur (une sorte de citadelle) qui est défendu du côté de l’entrée principale, par une tranchée de 20 mètres de large et de 3 mètres de profondeur, creusée perpendiculairement à la ligne de crête.

Un entonnoir fouillé par M. NEBEL contenait une énorme table rocheuse et des ossements d’animaux (lieu de culte pré- ou protohistorique ?). Un cercle de pierre a été érigé sur le point le plus élevé, dominant la falaise (Vigie ?).

Des éclats de silex présentant le caractéristique bulbe de percussion ont été trouvés à plusieurs reprises.

Le Glaserberg a pu servir de refuge a une tribu de l’âge de la pierre.

Sur le site du château du Blochmont où se serait dressée une tour de guet romaine on a retrouvé des monnaies romaines.


Toponymie


Voici ce que d'aucuns pensent : " Origine du nom : Le nom de KIFFIS (CHUOWIS) pourrait dériver de Küfe (tonneau) qui s’orthographiait Kuofe au Moyen Age. Ce type de nom (Kufers = chez les tonneliers) se rencontre également dans le canton de Berne. Kiffis pourrait donc signifier : village des tonneliers." 

Cette explication laisse perplexe. Si du vin, ici ,  on en boit... nous n'avons pas de vigne, et la seule " fabrication industrielle" se situant aux forges, fabriquait seulement des bouchons... On s'y rapproche .... Mais  référons-nous à la grande encyclopédie des lieux d'Alsace  de Michel Paul Urban:


" Kiffis , se prononce:[ kifis], als. Chifis ["xl:'fls], Cvui 1207 [à lire Cuvis]; Kiifis 1393 > " la cuvette". Peut-être du latin cupa"cuve" d'où "cuvette"( sens géographique", ce qui correspond au site du village ( cluse), ou d'une racine paléo-européenne KUW même sens, avecx adaptation germanique sous la forme Kuf-. La finale is provient vraisemblablement du suffixe gallo-roman -iacum.  On pourrait reconstituer un étymon kuwiacum > Küfig > kif(f)is.


Les habitants portaient le sobriquet , en forme de calembour, de Chiefiess ["xiǝ:'fiǝs]= "pieds de vaches".   Pas de rapport avec l'alsacien Kiefitz "vanneau"


Armoiries


“ D’azur à la colombe d’argent posée sur un mont d’or " 


Histoire administrative et politique


Kiffis faisait partie de la mairie de Wolschwiller de la seigneurie de Ferrette.

14.3.1194, première mention de Kiffis: la pape Célestin confirme au couvent de Beinwill ses possessions à « Chuowis ».

11.2.1207, le comte de Thiersstein vend son alleu de « Cuvis » au couvent de Petit-Lucelle, pour la somme de 80 marks d’argent.

En 1287, l’évêque de Bâle cède au couvent de Petit-Lucelle la dîme à Kiffis contre le « Mettenberg ».

En 1393, un septuagénaire de « Kufis» Burkin Mynne, figure parmi le témoin attestant l’ancienneté du tribunal de Pleigne.

En 1446, Hans Wigant de Kiffis atteste l’ancienneté des douanes d’Oltingue. La même année, Kiffis aurait été intégré à la seigneurie de Loewenbourg.

En 1592, d’après l’urbaire de Ferrette, Kiffis comptait 13 fermes (Hofstätten). En 1763 il y en aura 30.

L’époque révolutionnaire est marquée par un cas d’émigration forcée.

Pour ne pas diminuer les parts du communal, la communauté de Kiffis renvoya un ressortissant suisse dans son pays d’origine. Kiffis e d’ailleurs toujours eu des relations privilégiées avec la Suisse; ainsi la population allait à l’église à Roggenburg (Suisse) jusqu’en 1801 et les enfants y allaient à l’école jusqu’en 1871.

En 1914, est réalisée l’adduction d’eau; une source est captée du coté de Wolschwiller et détournée vers Kiffis par un tunnel de 170 mètres de long.

En 1937, Kiffis est raccordée au réseau de distribution d’électricité. Jusque-là le village bénéficiait de l'électricité produite par les turbines des Forges.

Le conflit de 1939-1945 est marqué par l’évacuation de la population du village vers le département des Landes et les incorporations forcées dans la Wehrmacht et leurs séquelles: 23 internés et déportés et de nombreuses évasions en Suisse.


HISTOIRE


Ban communal


Le château du Blochmont doit son nom à sa situation sur un des points culminants du Blauenberg (Blaumont, Blochmont). Ce château occupait une croupe rocheuse sur le sommet de la montagne, à proximité d’une voie importante qui, venant de Ferrette passait par le col du Blochmont pour descendre dans la vallée de la Lucelle. Les Romains y avaient établi un castellum comme l’atteste les monnaies trouvées dans les environs.

Le château appartenait aux comtes de Ferrette. En 1271, les comtes Ulric et Theobald de Ferrette le vendirent à l’évêque de Bâle et le reprirent en fief de l’évêché. A l’extinction de la lignée des Ferrette, en 1324, le fief passa à la Maison d’Autriche et les inféodations se renouvelèrent jusqu’au XVII siècle, époque où le comté de Ferrette passa à Mazarin.

Dès le XIII siècle, le château était tenu par la famille noble d’Eptingen.En 1448, Hermann d’Eptingen participa au pillage de Rheinfelden qui s’était placée sous la protection de Bâle puis pilla les environs immédiats de Bâle durant l’hiver 1448-49. Le jour des Rameaux 1449, il fit porter, par ses chiens, une déclaration de guerre aux Bâlois. Ceux-ci, exacerbés par l’insolence d’H. D’Eptingen marchèrent sur le château du Blochmont le 23.4.1449. Le soir même, ils enfoncèrent les deux premières portes du château et incendièrent les granges. Le siège risquant de durer, le Conseil de Bâle demanda des secours à Berne et Soleure tandis que les assiégés attendaient les troupes de d’Archiduc d’Autriche ? Le 30.4.1449 les Bâlois réussirent à pénétrer dans le château grâce à un système de galeries qu’ils avaient creusées. Le baron d’Eptingen se rendit. Le château fut pillé, incendié, démantelé (2.5.1449). Le chevalier d’Eptingen et ses gens restèrent détenus cinq semaines à Bâle. La prise du Blochmont hâta la conclusion de la paix entre l’Autriche et Bâle (7.5.1449).

La ferme du Blochmont construite avec des pierres provenant de la ruine du château, s’élèverait sur l’emplacement des dépendances du château.


Personnalités marquantes


Les nobles d’Eptingen. La lignée apparaît en 1233 avec Conrad d’Eptingen, « ministériales » du comte Ulric de Ferrette. Ses descendants prirent le titre d’Eptingen du Blochmont ou Eptingen, chevaliers du Blochmont, du nom du château que le comte de Ferrette leur avait inféodé.

Les nobles d’Eptingen, originaires du Jura Bâlaois (vallée du Liesthal) étaient primitivement vassaux des comtes de Homberg ; mais plus tard ils tinrent de nombreux fiefs de l’évêché de Bâle et de l’Autriche.

Outre le château du Blochmont, les nobles d’Eptingen possédaient, dans le Sundgau, des châteaux à Bisel, Waldighohhen, Neuwiller, Hagenthal, Blotzheim (château et cour colongère).

Ces nobles étaient des fonctionnaires (Chambellan) de l’évêque de Bâle, ou illustrèrent dans les affaires militaires (Chevaliers de St-Jean et de l’Ordre Teutonique).




Complément: extrait d'une monographie, travail universitaire:  HISTOIRE DE KIFFIS

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